blog de François Coupry

Archivesmars 2017

Vilaines Pensées 130 :
Lettres persanes, II

V

Lettre d’Usbek. Paris, un autre jour de la lune de mars. On voit, dans la capitale de la France, un agacement perpétuel, comme si les gens non seulement n’étaient point à l’aise en leurs diverses conditions mais de plus insatisfaits de la façon dont les candidats officiels à cette présidentielle désiraient les améliorer. D’ailleurs, personne n’est content en Europe, on vous bouscule sur les trottoirs, on vous toise avec un air de défi si vous êtes étranger, si vos costumes ne sont pas à la mode d’occident. Et je pense que la France a renoncé à trouver plaisant un candidat, d’autant plus que, par un jeu trop élémentaire pour être saisi par un oriental, lors des premières sélections des différents partis politiques la population a rejeté les figures tutélaires qui depuis des années...

Vilaines Pensées 129 :
Lettres Persanes, I

V

Lettre d’Usbek. Paris, un jour de la lune de mars. Après mon voyage en bateau à voile vers Smyrne, j’ai pris l’avion pour la capitale de la France, dans le dessein de contempler cette campagne électorale dont jusqu’en Chine on parle. Ayant entendu quelques ironies de la part de connaissances parisiennes, je précise que chez nous, en Perse, en Iran, il y a aussi des élections démocratiques et que si notre civilisation est plus ancienne que l’Europe elle n’est point forcément réactionnaire ou archaïque. Ceci posé, il me faut confesser un étonnement : ici, nul candidat ne parle de religion, sauf à brandir sa neutralité, quand chez nous la relation de l’État avec Dieu revient dans tous les propos électoraux. Ce silence me semble trop outré pour être sincère, alors que l’on remarque des...

Vilaines Pensées 128 :
La princesse et moi

V

Il était une fois, au cœur de l’Europe, un roi qui se sentait décliner et qui voulut trouver, au moyen d’un vote de tous les citoyens, un bon précepteur instruit pour gouverner les douleurs de sa fille, encore adolescente et qui souffrait d’une grave maladie. Chaque grande famille proposa un candidat, je fus choisi par la mienne et mes ennuis commencèrent. Sans doute étais-je celui qui parlait le mieux, mais ce n’est pas moi qui concocta le programme de guérison : un groupe de médecins peaufina une série de remèdes, et devant les futurs électeurs, de réunion en réunion, je répétais une suite de formules afin d’être admiré. Puisqu’il était évident que la majorité des votants n’y connaissait rien en médecine ou en économie pharmaceutique, seul comptaient le ton et l’élan du discours...

Vilaines Pensées 127 :
Jeux d’actions, jeux d’élection

V

Il était une fois, dans un État confidentiel coincé entre l’Ouzbékistan et le Turkménistan, un vieux roi qui aimait jouer en Bourse, et qui, proche de la mort, songea à sa succession, les prétendants ne manquaient pas. On en tua quelques-uns, également trop vieux, n’en demeura que sept, mais qu’importe le nombre, seules comptaient leurs idées d’avenir. Or, pour les départager, on voulut faire appel à l’expression démocratique des cours de la Bourse. Les idées d’avenir étaient proposées telles des actions, leurs achats ou leurs ventes paraissant bien plus purs et beaux que les trafics sordides sur le cours de l’or, la cote des productions d’avions, de céréales, de nains de jardin ou d’habits pour adolescents à la mode. Les investisseurs de capitaux, les spéculateurs s’en donnèrent à cœur...

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