blog de François Coupry

Archivesseptembre 2019

Vilaines Pensées 220 : Des nouvelles des Piano

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Ce climat de catastrophes, de dérision, de paradoxes et d’amusement incita M. Piano à creuser son thème favori d’un renversement des valeurs et à lancer un concept qui choqua les intelligences : le marxisme de droite. Ce qui parut d’abord comme un puéril oxymore fut difficile à saisir, et de nombreuses exégèses fleurirent. En simplifiant, on peut résumer ainsi la thèse : partant de la prégnance de l’économie et de la lutte des classes, on constaterait bientôt que les échecs de la bourgeoisie démocratique et d’un prolétariat sauveur de l’Histoire conduiraient au retour politique d’une aristocratie, d’un système hiérarchique et inégalitaire, méprisant les intérêts financiers et les compétitions acharnées entre individus. Cette thèse, apparemment rétrograde, scandalisa, elle niait le...

Vilaines Pensées 219 : Le plaisir des cataclysmes

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Regardez les images du récent G7 à Biarritz : ils sourient tous, de façon aussi épouvantable et figée que sur les publicités, qui ne font plus vendre mais nous permettent de croire à notre bonheur de vivre. Lorsque je remue et retrouve mes souvenirs, j’affirme qu’aux dix-huitième et dix-septième siècles, en Occident et jusqu’en Orient, quand les princes, les rois, les reines prenaient la pose, ils ne souriaient pas, restaient sérieux malgré les pitreries, les grimaces et les barbouillages des peintres. Au début de ce vingt-et-unième siècle, le sourire est obligatoire. Et pourtant, chaque protagoniste de ce ballet du G7 subit en son pays des émeutes, des luttes intestines, des crises sociales qui risquent de le chasser du pouvoir, et ignore comment rembourser sa dette. Et pourtant, chaque...

Vilaines Pensées 218 : La vie avant la vie

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Tout le monde connait les fantômes, les esprits des corps morts qui nous hantent avec leurs regrets, leurs gémissements sur des existences terrestres ratées, des ambitions ou des amours trahies, leur goût de vengeance, les âmes des morts sont sordides, rarement amusantes. On connait moins les âmes pas encore installées dans des corps, celles qui attendent un embryon pour s’y loger, et mouvoir cet ensemble de cellules que les sciences bornées mettent en avant. Ces âmes paraissent plus fraîches, pures, naïves, plus évanescentes et difficiles à remarquer que celles qui se sont déjà incarnées, mais autant sordides, peu amusantes. En tant que prêtre hérétique et confesseur attitré des fantômes, parfois ces âmes point encore incarnées viennent me visiter pour m’avouer leur désir, leurs espoirs...

Vilaines Pensées 217 : Malheureux Faust (4)

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Et voilà : après des aventures invraisemblables, déjà racontées et donc vraies, à soixante-dix ans je me retrouvais âgé de vingt ans, et je partis en vacances de Rome à Pékin, de Moscou à Boston, en compagnie de Clavecin, le petit-fils de mon ami et contemporain Piano. Nous n’eûmes aucun souci d’argent. Et pourtant nous partîmes sans un sou en poche. Or, nous trouvâmes des sous partout, et point seulement, comme je le croyais, grâce à de petits métiers occasionnels, mais surtout dans les poches des ivrognes et des morts, ou dans les caniveaux, ou dans des portefeuilles tombés des balcons. On est pauvre quand on s’échine à travailler, ou bien à créer des emplois pour occuper l’esprit de ceux qui ne sont pas innocents, au contraire de Clavecin et moi qui rigolions, riches. Et, bien sûr...

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