blog de François Coupry

Archivesoctobre 2019

Vilaines Pensées 225 : Paroles de Tengo-san (2)

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Donc, moi, Tengo-san, chien bien dissemblable d’un penseur à deux pattes, je (rabâche ?) (remâche ?) (rumine ?), dans les incertitudes des mots de ma communication, les similitudes et surtout les différences entre les animaux et les humains, espèces vivantes si proches pourtant. J’ose dire qu’en plus d’une opposition dans le sentiment du temps, la grande différence c’est notre réussite. Quand nous (entretenons ?) (entreprenons ?) une action, nous la réussissons, nous ne nous trompons jamais de proie, de terrain, ou si peu. Mais depuis l’apparition de la lourdeur humaine, dont nous savons pas calculer la date, on peut dire que cette race prétentieuse s’est trompée sans cesse, dans ses normes morales, dans l’art des constructions, dans ses calculs physiques et mathématiques, dans sa...

Vilaines Pensées 224 : Paroles de Tengo-san (1)

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Donc, moi, Tengo-san, si le moi d’un chien est pareil à celui d’un humain, j’accompagne mon serviteur à deux pattes, depuis ce qu’il nomme une éternité, sur cette Terre. Même quand j’hésite souvent entre certains mots, je peux maladroitement communiquer avec cette race qui se croit la seule à penser. Mais le moi d’un chien est différent de celui d’un humain. J’ai entendu dire qu’un humain avait été (considéré ?) (consacré ?) comme malade, car après chaque battement de cils il voyait un autre paysage. On l’enferma chez les fous, paraît-il. L’humain veut une cohérence sans faille, il organise les choses en un avant, un pendant et un après, mots étranges, et il supporte mal qu’un pont change de place par rapport à la rivière, il lui faut une logique continue. Nous les chiens, au contraire...

Vilaines Pensées 223 : Un destin merveilleux

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Le beau matin où Lord Aux sortit du ventre de sa duchesse de mère, il se lava, négligeant les nurses, enfila son costume moelleux de bébé, il était content de venir au monde, quand sa maman doucement lui dit : « Monsieur mon fils, bienvenu dans cet univers humain qui, hélas, n’a rien de splendide. Permettez-moi de vous raconter votre destin, que vous suivrez à la lettre, car vous êtes un bon enfant, mon chéri. « Vous n’aurez pas de père. Il est possible que j’ai connu, comme dans la Bible, votre papa, votre géniteur, mais il s’est enfui de ma mémoire, donc de la réalité. D’ailleurs, un père ne sert plus à grand-chose, on le sait enfin aujourd’hui, les sciences exactes nous le prouvent, nous le serinent. « Moi, votre seule génitrice, j’ai pris langue avec mon ami Dos Prisos, nous avons...

Vilaines Pensées 222 : Fantômes pour gouverner

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On a déjà parlé des âmes pas encore incarnées, en attente. Penchons-nous vers ce qui est davantage perceptible : les âmes des morts. Elles sont essentielles dans la vie politique, et l’on vient d’enterrer Jacques Chirac. Je ne vois pas le rapport, nous dira-t-on prudemment. Il est pourtant évident, mais point pour les raisons que vous pourriez imaginer. Les esprits, les fantômes des corps enterrés s’ennuient, ils échappent aux angoisses des vivants, la peur de mourir, l’incertitude du futur, la nécessité de réussir, de donner un sens à l’existence. De plus, la mort leur a ôté toute apparence figée, ils peuvent changer de forme, prendre d’autres visages. C’est Democrite de Sicile qui, le premier, a esquissé cette théorie : quand un humain acquiert le pouvoir, par hérédité tel un roi, par...

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