blog de François Coupry

Vilaines Pensées 225 : Paroles de Tengo-san (2)

V

Donc, moi, Tengo-san, chien bien dissemblable d’un penseur à deux pattes, je (rabâche ?) (remâche ?) (rumine ?), dans les incertitudes des mots de ma communication, les similitudes et surtout les différences entre les animaux et les humains, espèces vivantes si proches pourtant.
J’ose dire qu’en plus d’une opposition dans le sentiment du temps, la grande différence c’est notre réussite. Quand nous (entretenons ?) (entreprenons ?) une action, nous la réussissons, nous ne nous trompons jamais de proie, de terrain, ou si peu. Mais depuis l’apparition de la lourdeur humaine, dont nous savons pas calculer la date, on peut dire que cette race prétentieuse s’est trompée sans cesse, dans ses normes morales, dans l’art des constructions, dans ses calculs physiques et mathématiques, dans sa conception du monde, et justement dans ses datations. Les créations humaines ne marchent jamais, les bâtiments s’écroulent, les (ordinateurs ?) (ordonnancements ?) sont périmés dès leur fabrication.
Nous réussissons tout, parce que nous les animaux n’avons pas de conception (universelle ?) (univocale ?) (unisexiste ?) du monde, et n’avons point l’ambition dérisoire de créer, d’innover, d’éclairer, de mettre en ordre.
Quand ils n’usent pas envers nous de mépris, les humains chantent notre liberté, notre détachement. Sans doute voudraient-ils être comme nous, sans souci des cohérences, des (explications ?) (légitimations ?). Mais ils se sont construits des vies contraintes, s’obligeant à épouser des lois, des règles, des toiles d’araignée de (correspondances ?) (informations ?) qui les enchaînent. A côté de ces chaînes, nos propres rites sont légers. Les humains sont des esclaves, quand nous ne pouvons pas ne pas être heureux.
En plus de notre évidente réussite, la plus grosse différence est notre désir de vivre, face à leur désir de mourir pour masquer à jamais leur échec dans le cosmos. L’humain y arrivera vite, à son (extermination ?) (extinction ?), avec les guerres qu’il aligne au cours de ces temps, de ces siècles qu’il calcule en se trompant. Mais surtout parce qu’il y a encore plus de discordances de mots, de sens, entre chaque clan humain qu’entre chaque animal et chaque penseur à deux pattes, tel celui que j’accompagne.
Oui, je le sais, je ne m’exprime pas très bien en langue humaine, mais moi je survivrai, et puis qu’est-ce que c’est le bien, le mal ?
Ainsi parlait Tengo-san.

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