blog de François Coupry

Contes d’élections (III)

C

Avec Qfwfq, venus d’une autre galaxie, nous enquêtions sur le système d’élection d’une chefesse, d’un chef, pour un ensemble urbain d’un pays de la planète Terre, et nous nous trompions toujours dans nos analyses : non, il n’y eut point trop de manipulations visibles sous la menace de divulguer les intimités. A part une seule, spectaculaire, mais vite oubliée. Car les Terriens furent bientôt uniquement préoccupés par une épidémie, une maladie qui répandit sa fureur mondiale, sorte de grippe pire que peste et choléra, le Coronavirus Rex. Et voilà que nous sommes presque les seuls, nous les extraterrestres, à nous intéresser à ces élections locales. C’est dommage, mais nous avons continué notre mission, comme pour savoir jusqu’à quel point nous n’y comprenions rien. Et nous nous penchâmes sur ces fameuses instances qui décideraient des candidatures. Ces décideurs étaient de vieilles personnes, représentant des parti-pris moralo-politiques qui depuis des siècles humains organisaient régulièrement les pensées selon des archétypes basiques, le règne des individus ou bien la prédominance des déterminations sociales, le règne de la finance ou bien le refus des règles économiques : des antagonismes naïfs et archaïques dont, nous les extraterrestres, nous nous étions débarrassés depuis des milliers d’années en nos civilisations. Ces vieillards Terrestres parrainaient souvent des candidats néophytes, mais, bon sang, pourquoi, en cette planète qui se croyait à la pointe de l’évolution mentale, une jeune femme ou un jeune mâle voulait-il devenir chef ou chefesse ? Avec Qfwfq, nous avons rencontré un être encore plus étrange, qui s’était réfugié au dix-huitième siècle humain, qui venait parfois se promener en ce vingt-et-unième siècle, un dénommé Piano qui accepta de nous répondre : « Camarades, nous dit-il, il vous faut d’abord saisir les motivations tordues des Terriens. Ils croient devoir travailler, fabriquer des chaises, des villes, des ponts ou des avions, afin d’imprimer les marques de leur utilité et gagner de quoi vivre, au risque de pourrir définitivement le sol de leur planète. Mais ils ne réalisent cet effort absurde que pour un seul objectif : prendre leur retraite, faire ce qui leur plaît comme les oiseaux et les pandas. Tel est l’unique but des candidats à ces élections, s’enquiquiner avec le bonheur des autres pour ensuite se reposer la conscience tranquille. »— Ah ! ah ! ah ! notre génial Piano a embobiné nos extraterrestres avec ces fables, rigolaient Tengo-san et von Picotin, le chien et l’âne, se roulant sur le dos, pattes et jambes en l’air. (Traduit par l’aigle de XI. A suivre.)

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