blog de François Coupry

Archivesjuin 2020

VILAINES PENSÉES D’UNE HUMANITÉ ENFERMÉE – III (8)

V

Mais, en cette béatitude, on se voit perpétuellement en train de mourir. Afin de conserver une certaine utilité au cœur de leurs ignorances, et croyant ainsi limiter la détestation renaissante de leurs concitoyens, les médecins vous décrivent charitablement à chaque instant ce que vous devez redouter, les symptômes du Mal. Ce qui, en réalité, redouble plutôt cette haine non-dite, les humains faisant presque toujours le contraire de ce qu’il faudrait. On vous rabâche à la télévision que : si vous avez de la fièvre, si vous toussez grassement, si vous avez une difficulté pesante à remplir vos poumons, il faut, non point s’affoler, mais vous inquiéter sérieusement. C’est mal connaître l’imagination de ces singes qui pensent trop. Car, vers les terribles cinq heures du matin, à part les...

VILAINES PENSÉES D’UNE HUMANITÉ ENFERMÉE – II (5)

V

Cette peste, ce choléra, ce virus qui rode de bouches en bouches, de postillons en postillons, cette pandémie qui nous paralyse dans la contagion de l’angoisse, sublime le triomphe de la science et de la médecine. Depuis une vingtaine d’années, on se méfiait des médecins, qui n’étaient jamais là, qui prenaient des rendez-vous pour dans six mois, qui vous faisaient poireauter dans les salles d’attente, qui râlaient sur leur condition mais ne savaient jamais quelle maladie pouvait vous anéantir, qui vous ordonnaient de longues analyses avant de vous prescrire un sirop de molécules adéquates, voilà qu’ils deviennent des héros, voilà qu’ils ont la science innée, voilà qu’on les supplie de nous aider, nous aimer, voilà qu’on les vénère, ils ne sont plus des charlatans, la science va nous...

VILAINES PENSÉES D’UNE HUMANITÉ ENFERMÉE – I (1)

V

Évidemment, personne ne me croira, et toute ressemblance avec des événements réels sera déclarée fortuite : depuis la fin de l’hiver, les trois quarts des êtres humains vivent cloitrés dans leur maison, seuls ou en famille, ne peuvent en sortir, voir leurs congénères, sinon les croiser de loin avec parcimonie, précaution. Car un virus crochu et mondial se balade dans l’air, est avalé, s’accroche aux poumons, on étouffe, on meurt vite. Une pandémie, comme l’humanité en a connu des centaines depuis qu’elle s’est majestueusement installée sur la Terre. Mais pour la première fois, on est universellement informé, heure par heure, de ce drame banal, par les Princes et les Messagers des divers Empires terrestres. (2) A Kraoust, au sud du Nord, sous un ciel violet où planent des vautours à la...

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