blog de François Coupry

Mes dernières Vilaines Pensées

Vilaines Pensées 198 : Piano super-comique ?

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Le samedi où M. Piano mit un gilet jaune, un gilet avec des boutons d’or, Mme Piano pleurait telle une héroïne antique, persuadée que son époux allait à la mort. Elle ne put le retenir, Piano défila vers l’Arc de Triomphe, au milieu des gaz lacrymogènes, des vitrines brisées, brandissant une pancarte où s’inscrivaient ses revendications les plus sincères : « Je veux que les simplifications, les lieux communs ressassés par des journalistes qui croient tout savoir des sciences économiques et politiques, soient interdits sur les chaînes de télévision ; « je veux que l’édition d’une littérature et d’une poésie banales, popularisées et formatées, soit prohibée, et qu’uniquement les inventions, l’originalité, le génie, soient autorisées, sans aucun souci de compétition ou de résultats immédiats...

Vilaines Pensées 197 : L’aigle de XI (4)

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Au départ de XI Jinping, ce fut un désarroi dans cette salle d’apparat qui devenait noire. Le n’importe-quoi était à son comble : la fille de M. Piano se débarrassait de son vêtement pseudo chinois, oubliant qu’elle ne portait rien dessous, elle était charmante, le petit-fils apparut tout à coup en haillons de morts-vivants dégoutants et dégoulinants, pour mettre un peu de piment à la scène, Mme Piano préparait un risotto pour une raison dont elle ne se souvenait plus mais que les lecteurs peut-être se rappellent. Seuls à garder leur superbe, M. Piano demeurait un panda intraduisible et l’aigle un magnifique et incorrigible discoureur ailé au bec fin. « Supposons, disserta cet aigle, que je traduise sincèrement ce que Xi ne vous dit pas, tel serait le message : nous avons l’idée, ici, en...

Vilaines Pensées 196 : L’aigle de Xi (3)

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A peine arrivé au palais de Pékin pour assister la famille Piano, je vis entrer Xi Jinping, dans la grande salle maintenant couleur émeraude. Le maître de la Chine eut un sursaut devant M. Piano transformé en panda, qui gueulait et dont personne ne comprenait la langue, le petit-fils et sa mère soudain déguisés en Chinois d’opérette, comme les Dupondt à la page 45 du Lotus bleu, et Madame Piano qui ressemblait de plus en plus à Mme Fenouillard. Heureusement Xi fut rassuré par la présence de son aigle ex-humain, qui parlait tous les idiomes, à part le patois de Piano. L’aigle traduisit la pensée secrète de Xi, « C’est quoi, ce cirque ? », avant de traduire son discours officiel sous les battements des tambours : « Etrangers, bienvenue. Vous vouliez connaître la Chine, vous allez être...

Vilaines Pensées 195 : L’aigle de Xi (2)

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A Pékin, l’aigle, au milieu des tentures devenues jaunes, toisa de nouveau ses invités, la famille Piano, le père, la mère, la fille et le petit-fils : « Maintenant, disait-il, que je suis devenu oiseau, et que j’ai la liberté de parole, je peux vous avouer que, lorsque j’étais un humain, je consacrais mon temps à conseiller secrètement les gouvernements chinois. Nul, aujourd’hui, même pas mon maître Xi, ne peut m’empêcher de vous révéler comment fonctionne le Pouvoir, en sa sagesse, sa délicatesse et sa perversité : il faut laisser la parole au peuple, comme lorsque l’on soulève un couvercle de marmite pour délivrer la vapeur, l’odeur. Que mille fleurs s’épanouissent, proclamait mon ancien maître, le vénéré et rusé Mao. « Mais, attention, et c’est là qu’intervient l’art de la subtilité...

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