blog de François Coupry

Mes dernières Vilaines Pensées

Vilaines Pensées 258 : LETTRES A PIANO (SUITE)…

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Mon ami Piano, au clair de la lune je termine ce mot que je posterai pour le dix-huitième siècle dans la gueule de ton grand chien blanc, magique boite aux lettres. Ici, à San Fernando, la situation sanitaire s’aggrave. Mais on miaule dans tous les postes de télévision, et sur les réseaux hypocritement sociaux, que le monde après la pandémie – quand ? dans combien d’années ? – sera meilleur et différent du monde d’avant cette Covid ! On rêve par exemple à la fin de l’obligation de travailler, de gagner coûte que coûte de l’argent, de supporter les familles, même recomposées, on rêve à la fin de la nécessité soi-disant humaine de la sociabilité, de la convivialité, du vivre-ensemble, niaiseries que l’on supporterait par essence depuis des siècles, amen. Mais on n’ignore plus...

Vilaines Pensées 257 : Mon vieux Piano,

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tu pourrais être surpris que ton camarade, le docteur Archimboldo de los Reyes, t’adresse des missives depuis le vingt-et-unième siècle jusqu’à un dix-huitième siècle où la rumeur prétend que tu t’es réfugié : le grand chien japonais aux poils de neige vient souvent me visiter en mon officine de San Fernando, au fin fond de mon Amérique latine, je lui fourre mon courrier dans la gueule, il me regarde avec mystère, s’enfuit par des voies secrètes. Je veux t’informer de la situation de panique en cette terrible année 2021, où chaque état communie mondialement dans la hantise de cette Covid 19, l’information universelle nous empêchant d’ignorer le nombre des contaminés, des réanimés, des morts, et les véroles cachées des voisins. Mon Piano, dans mon trou perdu dans le cosmos, on vient en...

VILAINES PENSÉES 256 : Une humanité libérée ? (suite et fin)

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Mais, à mieux regarder avec des yeux de jeune lynx, l’intérêt de cette manifestation hautement politique, sinon morale, n’était point les agitations de ceux qui gueulaient, mais les frénésies de ceux qui enregistraient, et diffusaient illico sur des réseaux amicaux les images de ceux qui gueulaient. Et qui également se filmaient eux-mêmes en train de filmer et de se diffuser illico-presto ! Si bien que ce devint rapidement une bataille de plusieurs milliers de metteurs-en-scène brandissant leurs smartphones ridicules, tels des Cecil B. de Mille enfantins – ce qui est un pléonasme. Au milieu de policiers caparaçonnés comme des samouraïs invincibles, mais ici dépassés par les événements, ces réalisateurs immortels de chefs-d’oeuvre pris sur le vif se cognaient, se poussaient, se...

Vilaines pensées 255 : Une humanité libérée ?

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Réfugié au dix-huitième siècle occidental, Clavecin, le petit-fils de M. et Mme Piano, décida de se prénommer Clavecine ; et se pensa précurseur – disons plutôt précurseuse, mais de quoi exactement ? Elle accompagna ses grands-parents qui repartaient visiter le monde de la fin tragique de l’année 2020. Elle était costumée en astronaute de BD, casque transparent hermétique, tuyaux et provision d’oxygène, comme si elle voyageait vers mars ; mais personne ne rigolait. Surtout pas les Piano, inquiets de redécouvrir cet univers infesté par la covidasse. Mario Piano se taisait, Angelina Piano, l’épouse, menait les opérations en brandissant son téléphone portable, telle Mme Fenouillard, jadis, son parapluie ! On se rendait en Amérique du Nord. A Baltimore, ils suivaient les voitures qui...

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